Le découragement commençait à nous envahir. La chaleur accablante récurrente des 10 premiers jours de cette virée américaine pesait lourd au sens propre et figuré. Le violent orage de la nuit et ses coups de tonnerre avaient assommé mon espoir de donner enfin nos premiers coups de pédales au lever du jour. Et non ! Le baptême cyclable virginien est enfin consumé.
Une pointe de ciel bleu et un mercure, disons acceptable ont mené à un faux départ lorsqu’une nouvelle ondée s’est manifestée. Faisant le guet des écrans radars météo sur notre portable, voilà que la menace de temps qui se chagrine à nouveau semble moins présente. On y va, advienne que pourra.
Pas question de parer les vélos au départ du camping au risque de se faire littéralement bouffer par les moustiques. Le bureau touristique fermé le dimanche, la préposée nous avait invité la veille à y stationner. De là, direction le National Wildlife Refuge. Accès gratos pour les vélos et 8$ pour les voitures. (* prix 2012)
L’endroit est « vélo friendly » avec son réseau cyclable modeste mais facile sur un fond pavé. Le Wildlife Loop n’a que 2km mais aucune voiture n’y est admise avant 15 heures. Ceux qui voudraient y pousser l’entraînement sauront faire la boucle plus d’une fois.
L’endroit étant une réserve faunique aucun épandage d’insecticide ne s’y fait comme ailleurs dans le village et les campings. Même en pédalant, les voraces piqueurs savent vous attaquer. Un chasse-moustiques efficace malgré la sueur est de mise.
Bien immunisés, nous aurons le loisir d’observer des Aigrettes des neiges plus magnifiques que les hérons, des bernaches du Canada (sic), des cerfs DE LA Virginie qui étonnamment ne ressemblent pas à nos cerfs DE Virginie plus au nord. (bis-sic) Une déception, soit de n’avoir pu apercevoir quelques uns des 50 poneys sauvages qui habitent l’endroit et qui en font la particularité première. Heureusement, nous en aurons vu quelques uns en enclos au village.
Au bout de Toms Cove, la plage est magnifique, longue et large. Il y a un vaste stationnement mais aucun service sauf pour des toilettes portatives. Le Centre d’interprétation est modeste mais des bénévoles l’animent.
Sur le retour, une famille s’adonne à une curieuse pêche dans un ruisseau. En recyclant le cou des poulets, ceux-ci deviennent des appâts pour capturer les petits crabes bleus. La pêche en vaut visiblement « le cou » car elle semble particulière fructueuse.
Somme toute, peu de cyclistes rencontrés mais une horde de petits scooters ou amusantes voiturettes de location qui heureusement n’ont pas accès aux sentiers cyclables. Les américains bien portant sont un peu paresseux et plus enclin aux engins motorisés.
Au sortir du parc, plusieurs souhaiteront allonger leur randonnée dans le village et ses alentours. Le bureau touristique fourni à cet égard un itinéraire explicatif.
Pour une mise en bouche de nos premiers ébats cyclables en Virginie, on ne pouvait mieux espérer de ce modeste 20 km réalisé avant que ne reviennent les orages violents de fin de journée.
RECOMMANDATION : Chincoteague vaut la visite mais il importe d’éviter l’endroit du printemps à la fin septembre en raison de l’omniprésence agressante des moustiques. Après tout, on est dans une vaste zone inondable. Il nous semble d’ailleurs se vendre plus de chasse-moustiques que de lotion à bronzer. Une visite automnale sera plus appropriée dans le cadre d’une tournée vélo en Virginie ou une escale vers les traditionnelles plages de Virginia-Beach pour ceux voulant allonger la saison.
- Visité en septembre 2012