FIN DE SÉJOUR FLORIDIEN ÉPIQUE

Les personnes défaitistes ont souvent tendance à dire : « Ça ne peut pas toujours bien aller, il faut qu’il arrive quelque chose d’imprévu ». Nous ne sommes pas de cette nature pessimiste mais force est de reconnaître qu’il arrive parfois que cette affirmation s’avère fondée. Ce fut le cas au terme d’un agréable court séjour printanier floridien.

Pour des raisons hors de notre contrôle, nous avons été privés d’un hiver « snowbird » qui nous aura tenus loin du « Sunshine state ». En guise de consolation, nous y serons allés tout de même à l’arraché en mai, tout juste avant la saison des pluies, prélude à celle des ouragans. Nous croyions avoir échappé à cette turbulente séquence météorologique mais le mauvais sort nous aura joué un vilain tour.

Le printemps 2018 en Floride fut marqué par une longue séquence de sécheresse qui nous a offert un séjour caniculaire comme aux beaux jours de juillet au Québec. Ce fut chaud, humide, temps lourd à vous tenir loin des terrains de golf et de tennis mais certainement pas de la plage que nous avons visité 4 fois en 10 jours dont une dernière fois sous un ciel menaçant.

Tout ce temps lourd ne pouvait culminer autrement que par de violentes turbulences météorologiques. La nuit précédente à notre départ, la terre et la maison ont littéralement tremblé sous les coups de tonnerre retentissants. En se présentant à l’aéroport le lendemain, nous avions espoir d’y échapper et de rentrer au Québec sans ambages.

En prenant place à bord de l’avion, l’optimisme était de mise car nous pouvions apercevoir que malgré un ciel sombre d’un côté, les avions décollaient plutôt vers un ciel moins menaçant.

Notre vol était celui pour Toronto et en direction de la piste, nous suivions l’appareil Air Canada/Rouge destiné à Montréal. Nous étions donc numéro 2 au décollage. Après une brève suspension des vols d’une quinzaine de minutes, l’avion pour Montréal obtenait autorisation de décoller.

Quelle ne fut pas notre surprise de ne pouvoir suivre alors que cette fois, le pilote prévenait que tous les appareils des aéroports de Fort Lauderdale et Miami étaient finalement cloués au sol pour une période indéterminée, l’espace aérien floridien étant entièrement fermé en raison des conditions atmosphériques plus que houleuses.

Notre avion sera demeuré immobilisé en bout de piste durant près de 3 heures. Pour apaiser les angoisses de certains passagers, le sympathique pilote soulignait avec ironie que les lois de l’aviation internationale ne permettaient pas de demeurer à bord d’un avion cloué au sol durant plus de 4 heures. L’équipage aura servi eau et bretzels pour assurer notre survie de cette interminable attente. Nous aurions espéré mieux, ne serait-ce qu’au service payant en vol où certains estomacs affamés ont dû se résigner à acheter les sandwichs qui de toute façon se sont avérés insuffisants.

Lorsque l’autorisation nous fut donnée, nous nous consolions tout de même d’avoir été en tête du peloton d’attente alors qu’au décollage nous avons pu dénombrer une grosse trentaine d’appareils aussi victimes que nous et dont l’attente fut encore plus longues avant de pouvoir quitter le sol.

Nous aurons donc passé autant de temps dans l’avion au sol que dans les airs.

L’absence de vols directs Fort Lauderdale/Québec en dehors de la saison des « snowbirds » nous obligeait à une connexion via Toronto et une attente de 3 heures avant d’embarquer pour le dernier droit vers la maison. Ce qui avait été un irritant au moment de l’achat des billets devint soudainement une marge inespérée qui nous aura permis d’amoindrir les effets du retard forcé. C’est ainsi qu’à l’atterrissage nous avons diligemment passé à travers les formalités douanières, pris la navette vers l’aérogare des vols domestiques où nous sommes arrivés 5 minutes à peine avant l’embarquement. OUF !!!

Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? De Boynton Beach au condo à Québec, nous aurons fait un tour d’horloge porte-à-porte de 12 heures. Et qui a dit que la Floride était moins loin que d’aller en Europe ?

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