Les spectacles envahissants et souvent ahurissants des plaines d’Abraham étant chose du passé, le Vieux-Québec devient le pôle d’attraction de la faune touristique de Québec. Nous sommes littéralement au zénith de la saison en ce début du mois d’août, post vacances de la construction.
Par un beau et doux samedi soir d’été confortable, un tsunami de vacanciers inonde le bas de la ville. Les terrasses des restos débordent, les stationnements sont combles, le service d’ordre de la police est déployé comme jamais et pour cause, on ne parle pas d’événements au singulier, mais au pluriel ; les Fêtes de la Nouvelle-France, le Salon des métiers d’art, le Moulin à images, les Chemins Invisibles du Cirque du Soleil, et les Feux Loto-Québec.
Devant pareil buffet, on ne peut goûter à tout même si certains événements se suivent en séquence. Le choix qui s’impose est une récidive au spectacle des Chemins Invisibles à l’agora du Vieux-Port. C’est une deuxième présence cet été. À la troisième représentation à la fin juin, l’attente était raisonnable, le parterre aéré et le spectacle légèrement plus étoffé.
Depuis, le mot s’est passé. Il faut maintenant arriver plus d’une heure et demie avant l’ouverture des portes en évitant surtout le samedi. L’enceinte est saturée au maximum de spectateurs. Le choix du parterre s’impose. Certes vous êtes debout, mais vous êtes au cœur de l’action qui tourbillonne autour de vous.
Le seul désagrément du spectacle n’est pas dans le spectacle lui-même mais à l’extérieur de l’agora du Vieux-Port. Devant l’interminable serpentin d’attente, des spectateurs opportunistes attendent tels des vautours de se glisser dans la file. Voyant les requins-rodeurs, nous sommes un groupe de gaillards, certains nettement plus costauds que moi, à nous mobiliser spontanément et nous substituer aux indifférents membres du personnel de sécurité pour refouler courtoisement un groupe de touristes japonais et un autre d’ados hautains. La foule salue notre initiative.
L’attente de 1h40 en vaut le coup et le coût (gratos). La prestation est de haute qualité digne de celles que nous avons déjà vu sous chapiteau (Alegria, Saltimbanco) ou à Las Vegas ( « O » , Beatles, « KÀ »). Les Chemins Invisibles est une saga de 5 chapitres amorcés en 2009 et qui cumulent cette année après avoir débuté dans le quartier St-Rock en passant sous les colonnes de l’autoroute Dufferin Montmorency l’été auparavant où nous avions alors été envoutés.
L’effervescence qui règne à Québec nous avait séduits comme touristes occasionnels. Pas surprenant que nous en sommes devenus des résidents permanents, qui aiment jouer au touriste en permanence au grand étonnement des locaux qui négligent ces uniques opportunités. « Trop proche de l’arbre, on ne voit pas toujours la forêt .