LA VALLÉE DU MOULIN : RÉHABILITER LE PASSÉ EN MIEUX
- Roger Laroche
- 23 avr.
- 3 min de lecture

L'endroit est d'une beauté et d'un aménagement rigoureux qui dépasse tout entendement. Il n'en fut malheureusement pas toujours ainsi alors que la rivière au Saumon cessa en 1968 d’être la source d’approvisionnement en eau de la municipalité voisine de Richmond en raison d'activités industrielles en amont. La défunte usine de pompage et sa rivière devint alors un lieu moribond particulièrement squatté par chasseurs et pêcheurs clandestins.
Reclus dans un coin effacé des Cantons-de-l’Est, la Vallée du Moulin d’aujourd’hui aura ainsi été à l’abandon durant 30 ans jusqu’à ce l’endroit retrouve une nouvelle vocation. Depuis son acquisition en 1998, Serge Proulx n'a cessé de redorer le blason du secteur grâce à une vision hors du commun de jouxter l'utilité à la beauté des lieux.
Fort de son expertise professionnelle d'ingénieur en hydroélectricité et appuyé par des ressources financières acquises au gré de ses divers mandats à travers le monde, il a ainsi pu réhabiliter les lieux et surtout aujourd’hui, en faire bénéficier d’autres sans en faire un vaste domaine privé exclusif.
On dira de Serge Proulx qu’il est un rêveur certes, mais assurément un visionnaire. Sa passion est communicative. Avoir le privilège de son accompagnement lors de la visite, comme ce fut notre cas, est un pur enchantement.

Le souci du détail et de la perfection anime le maître des lieux. Le bâtiment d’accueil et sa boutique sont composés de matériaux nobles. Un solide escalier de métal vous mènera vers la rivière enjambée par un ponceau tout aussi de qualité d’où vous pourrez apercevoir au loin le barrage et la première centrale hydroélectrique chapeautée par sa résidence principale.
UNE DEUXIÈME MICRO CENTRALE HYDROÉLECTRIQUE
Le respect de l’authenticité de l’endroit se poursuit de remarquable façon par l’aménagement en 2012 de ce bâtiment multi-usage sous lequel on retrouve une deuxième microcentrale hydroélectrique construite avec des composantes d’une époque aussi lointaine que 1918. Les panneaux explicatifs à l’entrée en témoignent de façon éloquente.

La belle grande salle commune est destinée à devenir un lieu de réunions d’affaires ou festives dans un cadre bucolique indéniable.
LA CONJUGAISON DE MULTIPLES VISIONS
Et puis un jour, telle une figue que l'on décoquille pour découvrir les multi petits fruits qu'elle recèle, l'endroit s'est donné une vocation additionnelle avec un nouveau statut d'agro-tourisme.
Inspiré par sa découverte des figues fraîches en Europe que notre climat ne permet pas de produire ici, Serge Proulx a relevé le défi de les produire en serre au Québec. Le résultat est probant, mais ne devrait pas surprendre quand on constate que l’apport hydroélectrique de l’endroit allait de pair avec la viabilité des serres généralement énergivores.
Toutes ces composantes interreliées de l’hydroélectricité, de l’agro-tourisme et de la réhabilitation du lieu sous-tendent une volonté paternelle bien légitime qui est celle de vouloir assurer la pérennité de l'endroit à travers l’implication des 4 membres de sa famille. Chacun conjugue son expertise propre au développement et à la gestion de l’endroit.
L’endroit offre donc des visites guidées ($) qui culmine par une dégustation de produits dérivés de la figue. Il est cependant possible de s’y prélasser tout bonnement sur la terrasse surplombant un joli étang et ce, tout en dégustant peut -être leur fameux et délicieux grilled-cheese. Un sentier pédestre saura allonger le plaisir de la visite.
SITES TEREGO
Il y a 3 sites Terego assez accommodant, mais qui pourraient connaitre une éventuelle amélioration, nous a-t-on confié. L'un est blotti entre verger et coupe de bois pour vr de petit gabarit et les autres dans le stationnement attenant aux serres où l’on retrouve une toilette chimique. Notez qu’il n'y a pas de jeux d'enfants pour qui l'endroit ne saurait les captiver de toute façon.

Avantage intéressant: Dès que les employés ont quitté à 17 heures et que la clôture du domaine se soit refermée, il est alors permis de profiter de la terrasse du bâtiment principal en y sirotant son apéro tout en regardant le coucher de soleil au bout du champs ou en observant tout doucement les chevreuils gambadant au loin ou encore les pygargues à tête blanche sillonnant le ciel en quête d'une prochaine proie.

... et qui sait, le propriétaire qui habite les lieux se joindra-t-il à vous pour prolonger le plaisir d'en apprendre plus sur sa réalisation dont il partage l’histoire avec une passion intarissable.
Visité 28 septembre 2024