L’endroit est certes populaire mais jamais il ne m’avait attiré. Non pas que j’avais le ressentiment que c’était une destination style « Old Orchard in the Adirondack » mais j’avais toujours le très lointain souvenir d’avoir failli m’y noyer alors que j’étais haut comme trois pommes. Je revois l’émoi que cela avait causé chez mes parents et leurs amis sur la plage qui dans un moment d’inattention de leur part, ne m’avaient plus en garde à vue.
Situé en bordure de l’Interstate 87, l’escale facile s’y prêtait bien sur le chemin du retour entre New York et Montréal. Heureux de s’y être arrêté mais je ne pense pas y revenir. Mes démons du passé auront été exorcisés et au surcroit, j’ai constaté « de visu » que l’endroit ne m’emballe pas outre mesure. Je ne sais pas ce que me réserve mon destin, mais ce n’est vraiment pas ici que j’aurais voulu mourir.
Lake George et Lake Placid ont en commun qu’ils sont dans le même état et dans la même région des Adirondack. Là s’arrête la comparaison car pour le reste nous avons le sentiment que c’est plus un hybride entre North Conway et Hampton Beach qu’une ville avec une histoire comme son olympienne consoeur. L’endroit peut se disséquer en trois secteurs distincts ; le lac et les motels – les parcs d’amusement – « les outlets » de grandes bannières.
Ce qui sidère en longeant la route 9-N entourant le lac, c’est cette enfilade interminable de motels de tout acabit. Certains s’affichent pompeusement comme « lodge » mais on est loin de Lake Placid. Ils occupent tout le littoral et même l’autre côté de la route. On se croirait à une autre époque plus glorieuse certainement et qui a fait la renommée de l’endroit. Ils sont cependant bien maintenus et en règle générale assez proprettes.
Les 4 bateaux d’excursions étant au repos en cette période tranquille, nous n’avons pu évaluer, vu « de la mer », s’il y avait de somptueuses résidences. (On nous dit que oui). Il n’y a qu’une fenêtre d’accès à l’eau soit la grande plage du State Park et une autre plus modeste d’un petit parc jouxtant le boulevard des boutiques souvenirs. Celui-ci s’agrémente d’un très-très modeste « boardwalk » d’où cependant l’on pourrait voir de spectaculaires feux d’artifices hebdomadaires durant la belle saison.
La zone des parcs d’amusement appartient aux ligues majeures avec son promoteur Six Flags, le même qui est propriétaire des installations de La Ronde. C’est peu dire. C’est big.
Blotties entre ces deux pôles, il y a la concentration de magasins d’usine (Factory Outlets). Comme ailleurs, à Freeport, à North Conway ou à Kittery, l’attirance est indéniable. Fait-on toujours des aubaines ? Pas sûr mais après avoir plus visité que magaziné depuis un mois, nous nous sommes laissés prendre aux soi-disant soldes de fin de saison.