
Ils sont des millions de fidèles à regarder chaque dimanche un match de football à la télé. Ils sont des dizaines de milliers à s’entasser dans des mégas stades chaque semaine afin de prier pour que leurs équipes favorites gagnent. Vivre pour la première fois un match dans ces cathédrales du sport est une rare bénédiction qui pourrait vous transporter au 7e ciel.
Si vous êtes avides de vivre de nouvelles expériences lors d’un séjour en Floride, songez à vivre celle qui s’offre lors d’un match des Dolphins de Miami. Le berceau des Snowbirds/Snowflakes, ce n’est pas que le golf et la plage.

Tels des païens, nous nous sommes présentés à la guérite d’un des multiples stationnements où le préposé nous attendait avec une liasse de billets de banque épaisse comme une brique. À 25$ US, cela n’avait rien de la dîme. En abaissant la fenêtre de la voiture, les effluves de centaines de BBQ des « tailgates » embaumaient l’atmosphère autrement que de l’encens.

La marche vers le Sun Life Stadium (rebaptisé le Hard Rock Stadium) à travers les hordes de fans qui festoient tenait d’un chemin de croix unique. Certains y sont d’ailleurs installés plusieurs heures avant le botté d’envoi à 13 heures. Les VR ont même droit à leur enclos exclusif à 80 $. C’est le piquenique dominical par excellence. Certains déploient même d’étonnantes cuisines d’été avec dans certains cas, des antennes satellites mobiles et un écran de télé grand format pour ne rien manquer des émissions d’avant match.
À l’orée du stade, l’animation tient de la kermesse avec ses stands divers et ses scènes multiples où les « rappeurs » haranguent la foule qui répond les bras en l’air en sautillant et en criant. L’ambiance est quelque peu tribale, tous les sens sont stimulés et nul ne peut résister à l’effet porteur de ce prélude à la grande messe.

Pour pénétrer dans le stade, il faut se soumettre aux contrôles aussi strictes que dans les aéroports mais plus efficaces et rapides. Nous avions opté pour les billets les moins chers à 75$ US. Assis tout en haut et dans un coin de stade, la vue demeurait étonnante avec au surcroit le soleil dans le dos. L’ambiance partisane était aussi mieux ressentie que dans les gradins inférieurs à 200/300$. (Section upper corner : 433 / rangée 17 / sièges 15 & 16). On ne pouvait mieux tomber.
L’avant match avec sa présentation tout artifice des joueurs et le déploiement d’un immense drapeau américain couvrant l’ensemble du terrain pour l’hymne national étaient tout ce qu’il y a de plus « BIG American ». Il y avait tant de distractions tout azimut que l’on a dû mettre quelques minutes avant de pouvoir se concentrer sur le match lui même. Il s’agissait d’un match de clôture de saison sans enjeu particulier sauf celui de sauver l’honneur de ne pas terminer la saison en déficit de victoires tant pour les Dolphins locaux que les Jets de NY.

Nous ne serons pas rester sur notre appétit au sens propre et au sens figuré. Tout est hors proportion y compris dans la restauration avec ces mégas hot dogs à 10$ et sa bière à 12$. Les crieurs de « cold beer » ont aussi leur I Pad pour prendre les cartes de crédits. On ose imaginer les millions de dollars encaissés en cette seule messe où les produits dérivés sortent de la méga boutique digne d’un magasin grande surface.
Nous compterons parmi les 70 210 personnes s’étant entassés dans ce stade pouvant en contenir 76 000… et ce n’est pas le plus gros de la ligue. Il y en a 6 autres plus grands dont celui des Redskins de Washington avec une capacité de 92 000 spectateurs. Ce qui étonne toutefois c’est la propreté des lieux malgré tant de gens, non seulement dans les aires de tailgate mais aussi autour du stade qui est tout nettoyé non pas après mais durant la partie. Les poubelles extérieures ont déjà été vidées et tout est nickel comme si on était prêt à recommencer l’avant-match.

Qui dit tant de gens, soupçonne le chaos complet à la sortie d’après partie. Erreur, car il fallait voir la gestion quasi militaire des services d’ordre. Entre le départ de notre siège, la récupération de la voiture et l’atteinte de l’autoroute, il se sera écoulé à peine une quarantaine de minutes.
Toutes dépenses confondues, nous aurons laissé 130$ CAN pour un spectacle unique, un prix que commandent certaines méga stars pour un bref spectacle en salle au Québec. Un seul regret : ne pas être arrivé plus tôt en matinée pour mieux vivre le Tailgate qui n’avait rien à voir ça ceux déjà vécus lors d’un match salle comble du Rouge & Or de Québec (18 000 spectateurs) ou des Alouettes (25 000 spectateurs… seulement).
Après avoir vécu pareille grande messe, nous ne reverrons plus jamais un match de football de la NFL du dimanche à la télé du même oeil. Les païens sont maintenant convertis.
NDLR : L’auteur de ce blogue était accompagné de son bon ami ex-snowbird de Boynton Beach, FL, Robert Senez le 31 décembre 2014