L’une des plus vénérables stations de ski au Québec vient de franchir une étape importante de son histoire avec l’inauguration à quelques heures du Nouvel An 2022, d’une nouvelle remontée quadruple fixe avec tapis d’embarquement sur le mont Alfred-Desrochers. La station du Mont Orford complète ainsi une longue cure de rajeunissement étalée sur plus d’une décennie et qui lui assure ainsi de maintenir son statut de station majeure dans l’Est du pays.

L’avenir du Mont Orford était rempli de belles ambitions au début des années 2000 avec l’avènement d’un promoteur aguerri et ambitieux dont la vision s’est cependant heurtée à une contestation du milieu. Le leg d’André L’Espérance aura tout de même été le déclencheur du renouveau avec l’installation d’une spectaculaire remontée hybride en 2003. Ce jalon prometteur n’aura toutefois pas eu de suite immédiate.

La reprise de possession de la station en 2011 par le milieu à travers une corporation initiée par la MRC Memphrémagog aura fait la démonstration que le fer de lance d’une station n’est pas toujours l’apanage exclusif du milieu des affaires. Les tensions qui ont prévalues dans cet épineux dossier auront fait place finalement à une certaine « révolution tranquille », sans vraiment d’éclat, mais avec une profondeur qui assure aujourd’hui la pérennité des installations.

La mise en service du seul nouveau télésiège au Québec en cette saison 2021/2022 permet de remplacer la vétuste remontée inaugurée en 1969 en présence notamment du poète qui lui donna son nom. Un investissement de $ 4,5 M qui augmentera la capacité de remontée de 60% en un temps de 9 minutes plutôt que 12 dans la défunte remontée double.

« Plus marginal et souvent fermé en semaine, ce troisième mont de la station est devenu en 2017 le terrain de prédilection des amateurs de randonnées alpines qui profitent d’un circuit d’ascension très prisé. Destiné surtout aux familles et skieurs débutant/intermédiaire, le mont Alfred-Desrochers renouvelé permettra d’alléger la pression sur les deux autres monts que sont Orford et Giroux, » soulignait Simon Blouin, directeur-général de la station.

Autrefois plus rustique avec ses pistes à neige naturelle, cette montagne accueillait ses premiers canons à neige en 2019. Un déploiement s’inscrivant dans un plan d’investissement qui à ce jour aura atteint $ 11M  incluant l’agrandissement majeur de son chalet en 2019.

Avec la fin des grands chantiers, le Mont Orford peut maintenant prétendre avoir retrouvé ses lettres de noblesse après un passage à vide de quelques années où l’on s’était même inquiété quant à son avenir. Inquiétude aujourd’hui dissipée !!!

• Texte & crédit  photos : Roger Laroche – Carnet du ski