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SAINTE-FLAVIE : SERRER LA PINCE AU CAPITAINE HOMARD

Dernière mise à jour : 12 déc. 2023


C’est un classique depuis 1968. Un incontournable à la porte de la Gaspésie. Une bonne part de la notoriété de Sainte-Flavie tient à l’existence du Restaurant Capitaine Homard. On y sustente les amateurs de crustacés qui s’y arrêtent invariablement à l’aller ou au retour de la tournée de la grande péninsule. Bien qu’il soit quelque peu rudimentaire, son camping est fort prisé et oblige à réserver si l’on veut éviter les déceptions.


Peu de restaurants au Québec peuvent se targuer d’avoir un camping comme produit d’appel. Celui du Capitaine Homard n’a que 53 emplacements, mais il n’en accueille pas moins des centaines de vacanciers qui chaque été s’arrêtent à la « porte de la Gaspésie ». Une visite au restaurant n’est peut-être pas une condition sine qua non pour y séjourner, mais nombreux sont ceux qui ne peuvent résister à la tentation de s’offrir une ultime gâterie de fruits de mer lors d’un séjour.



On ne peut pas dire que le site soit à la fine pointe des campings d’aujourd’hui, mais ses petites lacunes sont très largement compensées par de nombreuses qualités. Parlez-en aux propriétaires de VR de gabarit raisonnable qui ont le privilège d’occuper un des 14 emplacements sur le littoral. La contemplation du spectacle des couchers de soleil sur l’horizon d’un fleuve large presque à l’infini vaut à lui seul le séjour. Et quand ce spectacle égaye les grandes fenêtres de la salle à manger, le repas et le séjour n’en sont que plus mémorables.


Les propriétaires de plus gros véhicules s’accommodent fort bien des emplacements blottis entre la route 132 et le fleuve. Les trois services y sont offerts ainsi qu’une station de vidange, une buanderie, des toilettes et des douches. Il y a aussi un petit parc pour enfants et l’on fait de belles promenades sur la côte à marée basse.



Il n’y a pas lieu d’appréhender le bruit de la route autrefois surchargée et qui a vu sa lourde circulation déplacée à la faveur du prolongement de l’autoroute 20 plus au sud. Alain Bellavance venait d’acquérir le restaurant depuis à peine un an lorsqu’il a appris l’intention du ministère des Transports d’alléger le trafic devant chez lui. Ses craintes d’une désertion de la clientèle furent vite dissipées en voyant la popularité de son resto-camping se maintenir, voire s’apprécier encore auprès de ceux qui jugent que le petit détour en vaut la peine. Il faut dire qu’il y a de quoi saliver en route vers la Gaspésie, une demi-douzaine de panneaux publicitaires parsemés le long de la 20, passé Québec, faisant le décompte du kilométrage à parcourir avant d’aller « serrer la pince au Capitaine Homard ».



Un resto kitch et sympathique

Ici, on ne parle pas de haute gastronomie. Pas de flafla, mais une ambiance kitch avec son décor maritime. À lui seul, le homard apprêté de diverses façons tient l’incontestable vedette. Et du homard, il y en a. Il n’est certes pas pêché sur la côte, mais il baigne tout de même vivant dans un immense bassin d’eau de mer puisée au large du resto-camping et qui peut contenir plus de 3 000 spécimens.


Au gré des saisons, le homard proviendra de la Gaspésie, des iles de la Madeleine ou de l’ile d’Anticosti. Jamais de homard congelé ni à carapace molle, qui ne sont guère prisés de la clientèle québécoise, souligne Alain Bellavance, restaurateur depuis plus de 25 ans.

Si vous souhaitez prendre congé de cuisine sans nécessairement aller au restaurant, le service pour emporter vous permettra de déguster dans votre VR un repas comme si vous étiez au resto. Pas dans des contenants d’aluminium ou de styromousse, mais dans de vraies assiettes du resto couvertes d’une feuille d’aluminium pour préserver la chaleur.



Menu standard

Le menu est standard mais complet de ce que l’on peut s’attendre de ce type de resto avec aussi une offre de plats de fruits de mer autres que le homard.

À notre première visite, le choix était fait avant d’être assignés à notre table en bordure de la fenêtre avec vue sur le fleuve, son coucher de soleil spectaculaire et une partie du petit camping très accommodant.


Si le homard se décline de diverses façons (bouilli – grillé – thermidor), sa présentation est une coche au dessus de ce qui se fait ailleurs dans les maritimes ou sur la Côte Est américaine. Tout vient dans une large assiette si lourde que les serveuses admettent qu’il faut les tenir comme des bébés sinon elles risquent de se casser les poignets.


À elles seules ces assiettes sont séduisantes avec son bol de belle salade mesclun qui fait contraste avec la traditionnelle salade de chou. Et que dire des frites… des vraies.


Oubliez aussi la sempiternelle bavette en plastique. Elles sont de papier rigide avec un collet cartonné. Le look est bien moins quétaine.


Il est certain qu’au prix du marché, ce n’est pas donné. Une entrée partagée de corail de homard, 2 homards (un bouilli & un grillé), un ¼ de litre de blanc, une bière pression et vous dépassez tout juste les 3 chiffres. Mais en l’absence de regret, ça n’a pas de prix.


On récidive

À ce prix là, bien sûr qu’on y retournera pas deux soirs de suite. Mais les campeurs ont droit à un « take out » unique. Nous avons commandé 2 petits « lobster rolls » avec frites pour apporter au motorisé. Quelle ne fut pas la surprise de les recevoir au comptoir dans les vraies assiettes du resto couvert d’un papier d’aluminium et non pas dans un contenant styromousse genre « doggy bag ».


Inutile de dire que nous avons littéralement capoté. Du jamais vu en camping. De tout le repas, Roli et moi n’avons échangé aucune parole. Non pas que nous n’avions rien à nous dire mais nous étions béat devant tant de plaisir jouissif. Nos sens gustatifs et visuels étaient excités à leur comble.


Bientôt 50 ans

Le Capitaine Homard sera bientôt quinquagénaire (en 2018). Depuis sa modeste ouverture en 1968, l’endroit a vu passer quatre capitaines. Le dernier en lice, Alain Bellavance, aura permis à l’établissement de prendre du gallon depuis le jour où Jacques Desjardins a ouvert son camping sur lequel il organisait de mémorables dégustations de homards pour ses clients et les passants. Plus tard, il ajouta une petite cantine qui a cédé la place au restaurant que l’on connait aujourd’hui.


En règle générale, les visiteurs séjournent deux nuits et ils profitent des nombreux attraits des environs. Le joli village de Sainte-Luce-sur-Mer se trouve à quelques coups de pédale en vélo par la large bordure cyclable de la route. D’autres préfèreront peut-être la piste cyclable entre Sainte-Luce et le site historique maritime de la Pointe-au-Père avec son sous-marin Onondaga, le phare et le centre d’interprétation de l’Empress of Ireland. Plus près encore, le Centre d’art Marcel Gagnon et ses curieuses sculptures réparties ici et là sur la grève demeurent un incontournable. Un peu plus loin, ce sera peut-être les Jardins de Métis…


Pour une brève escale ou un séjour prolongé, les navigateurs sur bitume que sont les caravaniers y arrivent à bon port, foi de Capitaine !


NDLR : L'établissement a depuis changé de propriétaire, mais le lecteur saura reconnaire l'esprit unique de l'endroit.





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